" MALLLLLLLLLLLLLLLY ! "Jack criait, il était dans la cuisine. Les yeux piquants, Mally se leva, elle venait tout juste de se réveiller.
" MALLLLLLLLLLLLLLLY ! "Sa voix résonnait comme une cloche enfermée dans sa tête. C'était juste insupportable.
" Dis Jack, pourquoi tu cr... "Elle ne finit pas sa phrase. Jack était devant elle, il la regardait avec des yeux diaboliques.
Dans sa main, il y avait une lettre. Une petite lettre. Mally eut peur de comprendre.
" C'est quoi CA ? " lui dit-il le regard noir.
" Je ne comprends pas. Ecoute Jack, je viens de me lever, on ne peut pas dire qu'à ce moment précis j'ai toutes mes capacités intellectuelles. "" Je m'en fiche. Je m'en contre-fou même ! Bordel Mally, c'est quoi ton foutu problème, et cette lettre ? HEINNNNNN ?!Elle prit le bout de papier du bout des doigts. Dessus, il y avait écrit :
Pour Sammy." Est ce que c'est toi qui a écrit ça Mally ? Sois honnête, s'il te plaît. "" Oui. "" Oui... C'est tout ? Oui ? "" Qu'est ce que tu veux que je te dise d'autre. Oui c'est moi. "" Tu ne m'aimes plus ? "Ohhh non, il recommençait son cinéma. Il lui fallait toujours des preuves d'amour à ce Jack, il pouvait pas être comme tous les autres hommes et arrêter d'inverser les rôles ?
Elle s'approcha de lui et lui caressa le visage.
" Mais bien sur que si, évidemment que je t'aime. C'est toi qui ne comprends pas chéri. As-tu lus cette lettre ? "" Seulement le début. "" Et donc, tu te trompes. "" Je me trompe ou tu me trompes ? "Ha ha. Très drôle. Elle ne répondit pas.
" Qui est Sammy ? "" Tu es censé le savoir, en quelques sortes. "" Qui est-ce ? "" Si tu avais mieux lu, si tu avais réfléchi, si tu me faisait confiance, tout serait plus clair. Seulement, j'ai l'impression que tu cherches toujours la petite bête. C'est comme si à chaque fois tu faisais tout pour me faire culpabiliser. J'en ai marre Jack, regarde moi vraiment. "C'est vrai, cela faisait bientôt un an que ces deux là étaient ensemble, et il fallait toujours qu'il lui fasse des reproches. Il se plaignait de tout sauf de leurs relations sexuelles évidemment.
Il n'avait pas l'air de savoir que dire.
" Je ne l'ai jamais appelé comme j'aurais du. "Silence.
" Il est part quand j'avais 16 ans. "Silence.
" On vient seulement de reprendre contact. "" Pardon Mally. "" C'est mon père. "Il l'avait sûrement comprit avant, mais il fallait qu'elle le dise. Pour lui, mais surtout pour elle-même.
Un mois plus tard, Jack et Mally étaient séparés. Ce n'était pas la lettre ou son père le problème, ils ne se comprenaient juste plus du tout.
Aujourd'hui était un grand jour. Elle allait revoir Sammy, alias son père.
Cela faisait déjà pas mal d'années qu'ils ne s'étaient pas vus, même pas en photo.
Mally appréhendait. Et si il ne la reconnaissait pas, si tout allait foirer ? Si elle le perdait encore une fois, que ce passerait-il ? Elle ne lui avait jamais pardonné d'être parti, et jamais elle ne pourrait. Mais c'était son père, le seule et l'unique.
Le coeur battant, elle se dirigea dans un petit café ou ils s'étaient donnés rendez-vous.
L'amical. Jolie enseigne pensa Mally.
Elle alla se poser à une table à l'écart qui était parfaite pour ce genre de situations. D'un autre côté, seule elle vivait des trucs comme ça. Elle commanda un café, ça allait lui donner un coup de fouet. Elle avait aussi envie de fumer, mais elle se retint. Ce n'était pas le moment.
15h00. L'heure précise. Il n'allait pas tarder...
15h15. Il avait peut-être raté son bus. D'ailleurs, avait-il une voiture ?
15h45. Mally commençait sérieusement à s'impatienter, à s'inquiéter même.
16h15. Toujours pas là. Une heure quinze de retard. Mally se leva et se dirigea vers la terrasse du café. Elle alluma une cigarette et aspira la fumée le plus fort possible.
16h35. Elle se mit à pleurer. Il n'était pas venu, elle se sentait pitoyable.
Comment avait-elle pu croire qu'il viendrait ?
C'est vrai, après tout il l'avait laissée, elle sa propre fille. Et il recommençait.
Elle lui avait laissé une seconde chance et il n'avait pas su la saisir.
Tout d'un coup, elle le détestait, encore plus que d'habitude. Elle ne pouvait croire que ce qu'elle vivait en ce moment était réel. Le dégoût était en elle.
Plus jamais elle ne le verrai, plus jamais elle ne lui parlerai, plus jamais elle ne lui écrirai.
C'était terminé. Elle avait une mère, et c'est tout.
A 16h45 exactement, elle quitta le café et se dirigea chez elle le plus vite possible. Elle avait besoin d'un bon film et d'un bonne glace. Après, tout irai mieux, comme d'habitude.
Sur le chemin, elle pensa.
"
Adieu Sammy. "